Patrimoine architectural et naturel


Salasc, rouge et blanche


Alors que le village d’Octon est bâti sur la ruffe rouge et celui de Mourèze sur la dolomie blanche, Salasc se situe sur une faille qui a porté au même niveau la ruffe et la dolomie.
     – La ruffe (grès à grains de silice très fins entourés d’oxyde de fer) est issue de la sédimentation de boue (sable et argile).
    – Les dolomies sont un mélange de carbonate de chaux et de carbonate de magnésium. C’est l’érosion de l’eau qui a donné forme aux spectaculaires colonnes .

Pour en savoir plus, cliquer sur les livrets de la communauté de commune du clermontais
De la ruffe au calcaire
Grand site du Salagou – Cirque de Mourèze


Un peu de géologie


Un grand merci à
Jean-Claude Bousquet
Géologue, docteur ès sciences,
Ouvrage :
Découverte géologique : les plus beaux sites de l’Hérault.

Editions les Ecologistes de l’Euzière

De l’eau à profusion à Salasc
Depuis Mourèze, il est possible de rejoindre directement le village de Salasc. On traverse tout d’abord les mêmes dolomies que dans le Cirque, avec de part et d’autre de la route, au pied des roches déchiquetées, de belles épaisseurs de grésou. Après un petit col, on descend en gardant à gauche le relief dolomitique, alors qu’à droite, on distingue les ruffes du bassin de Lodève, dominées par le mont Mars, puis largement creusées vers Salasc. Cliquer sur le schéma

Dans ce village, le spectacle des fontaines surprend agréablement dans une région où l’eau est rare. En remontant vers la route de Clermont-l’Hérault à Bédarieux, on longe même un petit ruisseau et l’on repasse brusquement dans des calcaires et des dolomies, dans lesquels on distingue des plis. On a traversé une très grande faille, qui met donc en contact des roches de la fin du Permien (environ -260 M.A.) avec celles du Jurassique moyen (vers -170 M.A.). Cliquer sur le schéma

Au sein des dolomies et des calcaires, les eaux qui s’infiltrent forment une nappe aquifère qui est limitée vers le Nord par le contact par faille avec les ruffes imperméables du bassin permien de Lodève. Les eaux débordent au point le plus bas de ce contact, immédiatement au nord de Salasc.

En continuant jusqu’au “causse” basaltique
Après les dolomies plissées, on atteint des calcaires, au niveau du croisement avec la D908, puis en se dirigeant vers Bédarieux, après une combe qui correspond aux marnes du Jurassique inférieur, des dolomies en petits bancs bien exposées dans la tranchée de la route. Ces dolomies du Jurassique inférieur diffèrent donc grandement de celles de Mourèze. Elles n’ont pas subi une dolomitisation tardive ayant effacé en grande partie leur litage originel. En leur sein, deux failles voisines délimitent un petit graben.
Plus haut, le long de la route, on atteint une ancienne coulée de basalte posée sur des argiles rougeâtres qui sont sans doute un ancien sol. C’est le bord d’une grande table basaltique qui s’étend jusqu’à Carlencas. Comme en d’autres endroits de nature identique elle est dénommée «causse» sur les cartes topographiques ! Les basaltes sont donc superposés à tous les autres terrains, aussi bien les ruffes que les dolomies de Mourèze ou encore les roches anciennes du “Primaire marin”. Ainsi, ils “scellent” les failles qui séparent ces terrains. Il est aussi intéressant à noter que la coulée s’est étendue en contrebas du mont Mars (502 m), puisqu’elle subsiste maintenant au plus vers 400 mètres. Mais elle domine les dolomies : on peut donc penser que la formation au sein de celles-ci du lapié géant n’a pu se réaliser qu’après l’érosion des basaltes, au cours du Pléistocène. Cliquer sur le schéma

Liausson et sa source
À Liausson, on observe la même situation hydrogéologique qu’à Salasc : au pied du relief, les dolomies et les calcaires buttent par faille avec les ruffes et les eaux bloquées alimentent une belle source.

Rôle de la faille de Salasc dans la formation du bassin de Lodève
La faille de Salasc n’a pas seulement fonctionné en mettant en contact les dolomies de Mourèze et les ruffes du Salagou, avec les conséquences hydrogéologiques qui viennent d’être évoquées.

Tout d’abord, elle se prolonge beaucoup plus à l’ouest : face à Dio et Valquières, elle sépare à nouveau les dolomies du Jurassique moyen des ruffes. Elle continue ensuite au-delà de la vallée de l’Orb, mettant en contact les roches très anciennes des monts de Saint-Gervais, puis du massif du Caroux avec les terrains charbonniers de Graissessac (voir itinéraire 20). C’est donc une faille importante qui, de ce fait, a eu une histoire complexe. Celle-ci a commencé à la fin des temps de l’ère primaire, sans doute en premier comme une faille au jeu horizontal, puis comme une faille normale permettant l’accumulation des couches charbonnières puis des ruffes. On estime que ces roches continentales ont atteint une épaisseur de deux à trois mille mètres grâce à l’effondrement progressif du compartiment au nord de la faille.

Beaucoup plus tard, elle rejouera en sens inverse, portant les ruffes au même niveau que les dolomies jurassiques plus jeunes.


A la découverte de Salasc


Sommaire du livret édité par la communauté de commune du clermontais
– Un peu d’histoire
– La place du village et sa fontaine
– Un ancien fort et son église
La seigneurie et l’église Saint-Geniès
     architecture

     la partie romane
     la partie gothique
     l’horloge
     les cloches
– L’ancien four banal
– Le presbytère
– L’eau à Salasc
     les béals
     le moulin à eau et le moulin à vent
– L’économie
– Agriculture et élevage
– Les artisans et les métiers : le commerce au XIXe siècle
– Les charbonnières
– L’urbanisme du village -les maisons types
– Aux alentours : la chapelle Sainte-Scholastique

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